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J’abandonne la troisième personne du singulier pour vous parler de mon voyage en Andalousie.
J’étais dans la ville lumineuse de Cadix et je suis pressée d’y retourner.
Voilà. Fin du compte rendu de mon road-trip comme on dit.
J’ai trouvé chez un bouquiniste, un vieux guide de voyage, dont je vous ai copié quelques extraits au pragmatisme rugueux et à l’arrogance sous-jacente. Ah “l'indolence qu'excuse assez la douceur de vivre dans ce pays presque africain.” et “Les caractères et les mœurs ont encore quelques traits qui s'expliquent par un contact prolongé avec la civilisation islamique.” qui sous-entendent qu'ils ne sont pas complètement finis, contrairement à nous, les gens du nord, d’autant plus que “Les Andalous sont très sympathiques et accueillants, éloquents de geste et de langage, souples d'esprit, assez orgueilleux.”
Le climat de l'Andalousie est justement réputé : le ciel de Séville est dépouillé 254 jours par an ; la vallée du Guadalquivir s'ouvre largement aux souffles bienfaisants de la mer. On y connaît cependant, l'été, des chaleurs écrasantes. Quant à la côte méditerranéenne, abritée et extrêmement pittoresque, elle rivalise avec notre Côte d'Azur : au S. de la Alpujarra, entre Castell de Ferro et Adra, la moyenne hivernale dépasse 19°. Elle s'aménage heureusement pour le tourisme et le séjour.
Les foires (ferias) sont une manifestation remarquable de l'activité de la région. Des milliers de têtes de bétail, où dominent les chevaux et les porcs, sont réunis, en avril-mai, à Séville, Mairena, Carmona, Osuna, Ecija. Il y a aussi des foires réputées à Jerez, Medina Sidonia, Cordoue, Baeza. Pour le commerce des grains, chaque ville est un marché. Ces foires, qui durent plusieurs jours, sont une occasion de fêtes où apparaît dans toute sa gaieté exubérante le caractère andalou.
Un peuple particulier s'est en effet développé dans ce cadre séducteur. Complexe d'ailleurs, car il a subi fortement les influences phéniciennes, grecques et surtout arabes, il offre un caractère de vivacité, d'intelligence, de gaieté un peu bruyante, avec un singulier mélange de tristesse passionnée, avec, aussi, l'indolence qu'excuse assez la douceur de vivre dans ce pays presque africain.
Les Andalous sont très sympathiques et accueillants, éloquents de geste et de langage, souples d'esprit, assez orgueilleux. Les caractères et les mœurs ont encore quelques traits qui s'expliquent par un contact prolongé avec la civilisation islamique. Leur dialecte est fortement arabisé par l'accent et les noms de lieux d'origine sémitique sont beaucoup plus nombreux que les noms ibères et latins. L'Andalousie est la terre des chansons et des danses; leur caractère fortement orientalisé influence la musique populaire d'une grande partie de la Péninsule.
Si vous ne pouvez y aller, je vous conseille la lecture du bouquin d’Arturo Pérez-Reverte, Cadix, ou la diagonale du fou, c’est un polar historique qui se passe du temps du siège de la ville par l’armée de Napoléon. Cela donne un autre sens aux lieux visités, comme la Cortadura, la Viña ou la Calle Ancha.